samedi 14 décembre 2013

Dédicace au Groupe Scolaire Paul Langevin

J’étais en « mode  dédicace » ce matin de 9H à 12H au Groupe Scolaire Paul Langevin. Un beau cadre. Qui s’est paré pour la circonstance. Grâce aux doigts de fée des institutrices et aux élèves. Le décor ainsi planté, j’étais sur le stand de la Librairie de France(Prima). Avec les titres « Les envahisseurs », « Abidjan est gâtée », « Le sida tue, et alors ? » et « Quittons dans ça ! ». J’ai pu signer quelques albums de « Les envahisseurs », qui comptaient 20 exemplaires sur la table de séance. Et aussi des « John Koutoukou ». Moins de 10 exemplaires. Au total. C’est ce qui a été prévu pour cet évènement commercial de taille. Le Marché de Noël ! Déplacer un auteur pour si peu ? De qui se moque-t-on ? Une belle légèreté ! C’est de cela qu’il s’agit. Une nègrerie (pour emprunter le mot à Venance Konan) qui ne dit pas son nom.
Sans compter la trop grande passivité de ceux qui étaient supposés vendre les livres exposés. J’ai bien aimé. Aucun mordant pour attirer la clientèle.
M’étant rendu compte à 11H55mn de la non disponibilité d’albums de John Koutoukou, j’ai rangé mon kakemono et levé les voiles pour rentrer chez moi. Sous une pluie battante. En plus. C’était la totale !
Libraires, « Quittons dans ça ! ». Des attitudes pareilles n’honorent pas la profession !


samedi 23 novembre 2013

Ma vie d'auteur de BD: un programme très chargé!

Cela fait un bout de temps que je n'ai pas donné signe de vie sur mon blog. J'étais occupé à beaucoup de choses, notamment le lancement officiel de mon premier album de BD à l'international "Les envahisseurs". Une cérémonie qui d'ailleurs s'est très bien déroulée avec un public sympathique. J'avais un projet d'illustrations de trois albums de coloriage que j'ai livrés hier. Ce qui me laisse juste le temps de souffler un peu. Sans compter ma participation au Salon International du Livre d'Abidjan (SILA) qui s'est tenu au Palais des Sports de Treichville(Abidjan) du 12 au 16 Novembre 2013 et aux prochaines Journées Nationale du Livre pour Enfants(JNLE) qui se dérouleront du 26 au 30 Novembre 2013 à la Bibliothèque Nationale. En Décembbre, je serai hors de la Côte d'Ivoire pour prendre part à une autre manifestation culturelle.Ah, la vie d'auteur!
Un programme très chargé du reste, mais ô combien exaltant!

dimanche 20 octobre 2013

"La Côte d'Ivoire regorge d'auteurs talentueux..." entretien de Christophe Cassiau-Haurie avec Benjamin Kouadio(1)


La crise politique et militaire qu'a vécue la Cote d'Ivoire de 2002 à 2011 a durablement affecté la vie des populations civiles. Plusieurs milliers de morts et disparus, des destructions sans nombre et un pays divisé en deux. Le milieu des artistes a également vécu cette époque de façon douloureuse. Benjamin Kouadio en est un exemple parfait. En effet, celui-ci compte plus de vingt années de carrière, plusieurs participations à des revues et des collectifs ainsi que la réalisation de plusieurs œuvres de commande. Malgré cela, son ouvrage Les envahisseurs, édité en janvier 2013 chez L'harmattan BD, n'est que son deuxième album commercial, 14 ans après la sortie du premier, John Koutoukou (Céda - 1999). Retour sur le parcours d'un dessinateur talentueux qui commence à déployer ses ailes. Enfin…


1. Votre dernier album, les envahisseurs vient de sortir 14 ans après le premier, pourquoi un délai aussi important ?


Le délai dont vous parlez ne m'incombe pas. Il est simplement dû à la crise sociopolitique survenue en Côte d'Ivoire depuis le coup d'état de 1999 et la guerre de 2002. Mes projets d'albums comme bien d'autres étaient en souffrance au Céda devenu entre-temps Néi-Céda par la force des choses, la maison éditrice du premier album John Koutoukou "Responsable irresponsable" en 1999. Ces maisons généralistes dont le chiffre d'affaires est basé sur les ouvrages scolaires ne voulaient pas prendre le risque d'investir dans l'extrascolaire. À dessein d'ailleurs. Car elles rencontraient des problèmes financiers. Les manuscrits qui y avaient été déposés avant la crise se sont vus retourner à leurs auteurs. Laissant ainsi la latitude aux uns et aux autres de les proposer aux éditeurs de leur choix. Je signale que Les envahisseurs ne figuraient pas dans le lot des refusés. Je l'ai proposé à L'harmattan en 2012. Et le projet a été accepté et édité en janvier 2013, sans difficulté. Merci au directeur de collection Harmattan BD !

Les Envahisseurs de Benjamin Kouadio(1): une lecture d'Alain Brezault




Dans un format réduit, à l'italienne, l'album de Benjamin Kouadio raconte avec un humour "hénaurme" la visite impromptue rendue par des "envahisseurs", les membres indélicats d'une famille villageoise qui ont décidé de venir profiter de la bonne fortune de leur cousin d'Abidjan, un malheureux comptable dont les affaires étaient jusqu'à présent prospères…

La "visite" se soldera par la mise à sac systématique de la maison de Sika Saibon, en commençant par le garde-manger, le frigidaire et toutes les réserves de nourriture et de boissons que les filous vont piller sans vergogne, tout en s'ingéniant, la jalousie aidant, à provoquer la zizanie dans le couple et les deux enfants. Ces derniers se rendant compte que le vilain nuage de sauterelles qui s'est soudain abattu sur la paisible maison où ils vivaient en parfaite harmonie familiale va provoquer la ruine du foyer, vont tenter, avec leur mère, de convaincre leur père qui refuse, du moins au début, de passer pour un ingrat aux yeux de ses parents dont la soi-disant visite va s'éterniser… Jusqu'à ce que ses enfants trouvent la solution pour faire fuir cette bande de rapaces…

Le problème vécu par le comptable et sa petite famille n'est hélas pas unique en Côte d'Ivoire…


Benjamin Kouadio met tout son humour féroce au service de la description du pillage systématique de l'environnement de son héros. Celui-ci est incapable de résister au tsunami que provoque cette arrivée intempestive qui s'avère être, en réalité, un fléau dont pâtissent régulièrement les citadins dont les familles de brousse, apprenant qu'ils ont réussi, débarquent chaque fois en fanfare pour prendre de force leur part du gâteau, sans se soucier des dégâts que cela peut provoquer.


L'humour débridé dont fait preuve Benjamin Kouadio et qu'il pousse volontairement jusqu'au grotesque est une satire finalement très réaliste de ce comportement social qui peut ruiner radicalement les possesseurs des quelques biens qu'ils ont réussi à amasser en ville.

Un petit album "impitoyablement" réussi et dont la lecture est à savourer sans retenue !...
Alain Brezault

  1. Benjamin Kouadio Kouakou est né le 28 février 1967 à Bouaké, Côte d'Ivoire.
Après sept années d'études aux Beaux Arts d'Abidjan, il en sort doté de deux diplômes en communication, avec une spécialisation en Bande Dessinée. Il devient alors Professeur d'Arts plastiques, tout en collaborant dès 1989 à Télé-Miroir et au Guido en 1992 -93 où il crée deux de ses principaux personnages : Petit débrouillard et John Koutoukou, dont l'album Responsable Irresponsable a été publié dans la collection Humour par les éditions CEDA, Abidjan, 1999).
Il a également illustré des livres à vocation religieuse pour le Centre de Média Baptiste et des séries de livrets d'animation pour l'INADES.
Il obtient le Prix Africa e Mediterraneo 2005-2006 pour son histoire réaliste en quatre planches finement traitées en noir et blanc, Drame familial, relatant les angoisses d'une mère et de ses enfants qui attendent à la maison le retour nocturne d'un père alcoolique.
Dessinateur aussi à l'aise dans le dessin humoristique que dans le réalisme social.
Benjamin Kouadio, Les envahisseurs, L'Harmattan BD, 60 pages - 8,50 euros

Biographie de Benjamin Kouadio par Alain Brezault

Auteur de BD, Scénariste, Illustrateur, Infographiste, Coloriste, Professeur d'arts plastiques.
http://lecomicsworlddekbenjamin.blogspot.com/
http://johnkoutoukou.over-blog.com/
Benjamin Kouadio, qui signe parfois ses dessins sous le pseudo Kbenjamin, est né le 28 février 1967 à Bouaké. Après 7 années d'études aux Beaux- Arts d'Abidjan, il en sort doté de deux diplômes en communication, avec une spécialisation en Bande Dessinée et Illustration. Il devient alors Professeur d'Arts Plastiques, tout en collaborant dès 1989 à " Télé-Miroir " et au " Guido " en 1992 -93 où il crée deux de ses principaux personnages : " Petit Débrouyair " et " John Koutoukou ", dont l'album " Responsable Irresponsable " a été publié dans la collection Humour par les éditions CÉDA, Abidjan, en 1999. Il a également illustré des livres à vocation religieuse pour le Centre de Média Baptiste et des séries de livrets d'animation pour l'INADES.

Style et thèmes :

Il obtient le Prix Africa e Mediterraneo 2005-2006 pour son histoire réaliste en 4 planches finement traitées en noir et blanc, " Drame familial ", relatant les angoisses d'une mère et de ses enfants qui attendent à la maison le retour nocturne d'un père alcoolique.
Dessinateur aussi à l'aise dans le dessin humoristique que dans le réalisme social.

Alain Brezault, scénariste, écrivain, critique


Exemples BD :

" Drame familial "
(Prix Africa e Medierraneo)

Albums publiés :

" Responsable Irresponsable "
(44 pages en noir et blanc)
"Les Envahisseurs", Editions Harmattan, 2013
(60 pages en noir et blanc)

Magazines :

" Télé-Miroir "
" Guido "

Bande dessinée ivoirienne

 

 Par L’histoire de la bande dessinée ivoirienne remonte aux années 1970 avec l’hebdomadaire Ivoire Dimanche qui est devenu plus tard ID.  Ce magazine  a révélé des personnages comme Dago et Monsieur Zézé. La bande dessinée ivoirienne doit ses lettres de noblesse à des auteurs comme Jean-Louis Lacombe, Appolos Beugré, Groud Gilbert,  Zohoré Lassane, Benjamin Kouadio, Karlos Guédé Gou, Mendozza, Kan Souffle,  Illary Simplice. La liste est loin d’être exhaustive. Et le journal Gbich y a contribué énormément.

Ce moyen d’expression à cheval sur le graphisme, la littérature et le cinéma peine à une reconnaissance internationale. Quelques albums ont vu le jour. Les genres et les styles diffèrent d’un auteur à un autre. On y trouve du réalisme, du semi-réalisme, de l’humour, du comique, de la science-fiction. Ils sont pour la plupart en noir et blanc. Le genre le plus prisé est l’humour. Un humour à forte coloration locale traitant des thèmes du quotidien comme la corruption, l’infidélité, le système D (débrouillardise), le sida, etc. Les auteurs ivoiriens ont du mal à se faire éditer sur place. A l’international, c’est encore plus difficile. Mais quelques-uns ont pu avoir la chance de figurer dans le catalogue de maisons d'édition comme  Albin Michel, Gallimard ou L’Harmattan. C’est le cas de  Gilbert G. Groud(Magie noire), Marguerite Abouet(Aya de Yopougon) et Benjamin Kouadio(Les envahisseurs). Les éditeurs locaux spécialisés dans le neuvième art n’existent pas. Ceux qui ont publié un auteur comme  Benjamin Kouadio(Céda)  sont des généralistes. Leur chiffre d’affaires porte sur les manuels scolaires. Ils préfèrent éditer des romans que des bd. Le produit « bande dessinée » qualifié à tort de mineur ne les intéresse pas. Il suffit de jeter un coup d’œil à leur catalogue pour s’en convaincre. Et pourtant, les lecteurs férus de bandes dessinées sont nombreux.

 Malgré cette situation difficile, les bédéistes ivoiriens continuent de travailler dans l’espoir de lendemains meilleurs.


Les auteurs

Marguerite Abouet (scénariste), Jess Sah Bi, Soumaïla Adigun, Lacombe, Groud Gilbert  Benjamin Kouadio, Zohoré Lassane,  Illary Simplice, Kan Souffle, Atsin Désiré, Karlos Guédé Gou, Bertin Amanvi, Mendozza…


Les héros

Dago, Monsieur Zézé, John Koutoukou, Tommy Lapoasse, Cauphy Gombo, Petit Débrouyair, Sergent Deutogo, Gnamankoudji Zékinan, Jo Bleck, Petit Papou, Les Zirigbis.


Les albums

  • Les Envahisseurs, L’Harmattan, 2013
  • Les aventures de Grégoire Kokobé, 1972.
  • Yapo et Pipo, 1971.
  •  John Koutoukou, responsable irresponsable, Céda 1999
  • Magie noire, Albin Michel 2003 et 2008.
  • Blolo bian, l’amant de l’au-delà, 2003.
  • Cultivons l’amour, collectif 2002.
  • On va où là ? Collectif, 2006.
  • Aya de yopougon, Gallimard 2009.
  • Dago, 1973.
  •  Koutoubou ! Editions Présence, 1992
  • Le sida et autres affaires le concernant,Céda.
  • Cauphy Gombo, no pitié in bizness.
  • Imbécile et heureux, 1984.
  • Monsieur Zézé, ça c’est fort, Achka 1989.


Liens utiles: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_dessin%C3%A9e_ivoirienne
                         http://ivoirecritique.blog4ever.com/blog/lire-article-537689-10335049-bande_dessinee_ivoirienne.html

samedi 19 octobre 2013

Lancement officiel de l'album "Les Envahissseurs"

La Librairie de France Groupe et les Éditions Harmattan vous convient à la cérémonie de lancement officiel de l'album "Les Envahisseurs" suivie d'une dédicace le Mercredi 6 Novembre 2013 de 15H à 17H à la salle Emmanuel Dioulo de l'Hôtel du District d'Abidjan-Plateau. L'entrée est libre.
Voici le lien de cet évènement: https://www.facebook.com/events/663445436999159/?ref=22&source=1

jeudi 17 octobre 2013

Dictionnaire de la bande dessinée d'Afrique francophone

Le dictionnaire de la bande dessinée d'Afrique francophone réalisée par Chistophe Cassiau-Haurie est disponible pour  depuis lundi dernier. Pour 35 euros. Avec plus de 800 entrées, ce livre est une grande première dans l'univers du neuvième art africain.

samedi 5 octobre 2013

Anzata Ouattara dédicace "Les coups de la vie" au Romandroom

C'était le Vendredi 4 septembre 2013 au Romandroom à Treichville. Une sympathique cérémonie qui a permis au public présent d'échanger avec l'auteure Anzata Ouattara sur sa vie d'écrivain et son dernier livre "Les coups de la vie 5".

vendredi 20 septembre 2013

La carapace perdue: Assamala Amoi et Benjamin Kouadio



Titre: La carapace perdue
Auteurs: Assamala Amoi et Benjamin Kouadio
Editeurs: Néi/Edicef
Année: 2000

De tous les albums de littérature enfantine que j’ai réalisés en tant qu’illustrateur, seul celui-ci est mon préféré.  Car bien confectionné, mieux rendu, respect des couleurs en phase avec les originaux. Pour une fois, l’illustrateur n’a pas été trahi. Le plus souvent, il y a un constat amer qui est fait. Entre les illustrations imprimées et les planches originales, un grand fossé les sépare. Comme le jour et la nuit. Au grand dam de l’illustrateur. Que de frustrations !

 Les éditeurs n’ont toujours pas respecté le travail des illustrateurs. Et pourtant, nul n’est sensé ignorer l’importance de l’illustration dans un livre pour enfants. Ces derniers entrent dans l’univers abstrait du texte par le biais de l’image. 

Pour revenir à l’album, c’est l’une des rares fois où l’éditeur s’est impliqué dans la confection d’un livre en faisant intervenir un imprimeur digne de ce nom pour élaborer cette noble tâche. Chapeau ! Puisse cela servir d’exemple à ces pseudos éditeurs qui mettent à mal l’univers de l’illustration.

mercredi 11 septembre 2013