La crise
politique et militaire qu'a vécue la Cote d'Ivoire de 2002 à 2011 a durablement
affecté la vie des populations civiles. Plusieurs milliers de morts et
disparus, des destructions sans nombre et un pays divisé en deux. Le milieu des
artistes a également vécu cette époque de façon douloureuse. Benjamin Kouadio
en est un exemple parfait. En effet, celui-ci compte plus de vingt années de
carrière, plusieurs participations à des revues et des collectifs ainsi que la
réalisation de plusieurs œuvres de commande. Malgré cela, son ouvrage Les
envahisseurs, édité en janvier 2013 chez L'harmattan BD, n'est que son
deuxième album commercial, 14 ans après la sortie du premier, John Koutoukou
(Céda - 1999). Retour sur le parcours d'un dessinateur talentueux qui
commence à déployer ses ailes. Enfin…
Le délai dont vous parlez ne m'incombe pas. Il est simplement dû à la crise sociopolitique survenue en Côte d'Ivoire depuis le coup d'état de 1999 et la guerre de 2002. Mes projets d'albums comme bien d'autres étaient en souffrance au Céda devenu entre-temps Néi-Céda par la force des choses, la maison éditrice du premier album John Koutoukou "Responsable irresponsable" en 1999. Ces maisons généralistes dont le chiffre d'affaires est basé sur les ouvrages scolaires ne voulaient pas prendre le risque d'investir dans l'extrascolaire. À dessein d'ailleurs. Car elles rencontraient des problèmes financiers. Les manuscrits qui y avaient été déposés avant la crise se sont vus retourner à leurs auteurs. Laissant ainsi la latitude aux uns et aux autres de les proposer aux éditeurs de leur choix. Je signale que Les envahisseurs ne figuraient pas dans le lot des refusés. Je l'ai proposé à L'harmattan en 2012. Et le projet a été accepté et édité en janvier 2013, sans difficulté. Merci au directeur de collection Harmattan BD !
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